Le territoire
Assurer une gestion durable et équilibrée de la ressource en eau
Les points clés du diagnostic :
- Les petits cours d’eau sont touchés de plus en plus fréquemment par des assecs et les cours d’eau principaux ont perdu 40 % de leur débit d’étiage depuis le milieu du 20ème siècle. Les arrêtés sécheresse se multiplient, mais ne peuvent enrayer la baisse inéluctable des débits. Pour s'informer sur les restrictions allez sur VigiEau.
- Les milieux humides ont fortement été dégradés par le drainage, très intense sur les secteurs amont et l’Armance. Ils ont ainsi perdu une partie de leur capacité à stocker l’eau et la restituer progressivement aux cours d’eau.
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Les effets du changement climatique vont accentuer de façon importante la disponibilité des ressources en eau et les problèmes de qualité déjà très présents sur le territoire. Il est à la fois nécessaire de réduire les émissions de polluants, mais également d’améliorer les capacités d’autoépuration, de rétention et de filtration des milieux naturels à l’aide de solutions d’adaptations fondées sur la nature, qui ont l’avantage d’être favorables vis-à-vis des enjeux quantitatifs et qualitatifs.
Les enjeux et la stratégie de la CLE :
- Obtenir l’équilibre durable entre les ressources en eaux et les besoins, notamment en encadrant la création de nouveau prélèvement sur les secteurs en forte tension quantitative et rechercher la réduction des prélèvements existants.
- Améliorer la résilience du territoire face au changement climatique. Un Projet de Territoire pour la Gestion de l’Eau (PTGE) a été élaboré sur le territoire du bassin versant de l’Armançon et du Serein. Cet outil a permis d’acquérir une meilleure connaissance et de concerter plus largement sur la gestion quantitative de la ressource en eau. La démarche d’élaboration a abouti à un programme d’action multi acteurs validé par les préfets.
- Sécuriser l’alimentation en eau potable actuelle et future en prenant en compte l’évolution de la population, mais également l’évolution des ressources disponibles.
- Développer la vision et la réflexion du canal de Bourgogne de demain.
Restaurer et préserver la qualité des eaux souterraines et superficielles
Les points clés du diagnostic
La vulnérabilité des eaux souterraines aux pollutions dépend beaucoup du contexte géologique. L'eau circule rapidement dans les aquifères karstiques et les sols peu profonds des plateaux calcaires sont peu filtrants.
La conséquence de cette forte vulnérabilité aux pollutions associée à des pratiques utilisant des intrants est la dégradation des captages d’eau potable, qui exploitent essentiellement des eaux souterraines.
46 captages sont sensibles et 8 sont prioritaires au titre du SDAGE Seine-Normandie.
Le changement climatique, en modifiant la répartition des pluies, risque d’augmenter le lessivage hivernal de l’azote contenu dans les sols et augmenter ainsi les pollutions des eaux souterraines par les nitrates.
Sur l’Armançon amont et l’Armance, la forte présence de réseaux de drainage, en accélérant les écoulements, accélère également le transfert des polluants depuis les parcelles cultivées vers les cours d’eau.
En diminuant les débits d’étiage, le changement climatique va accentuer les concentrations en polluants dans les cours d’eau. D’autre part, l’augmentation possible des pluies intenses risque de favoriser les phénomènes de ruissellement et d’érosion des sols, qui provoquent par l’apport de matières en suspension un colmatage des cours d’eau. Le ruissellement favorise également le transport vers les cours d’eau des pesticides fixés sur les particules.
Enjeux et stratégie de la CLE :
Restaurer la qualité des eaux souterraines pour assurer l’alimentation en eau potable et Préserver / Restaurer la qualité des eaux superficielles afin d’atteindre le bon état écologique en :
- Réduisant à la source les pollutions d’origine agricole, domestique et industrielle,
- Limitant les transferts de pollutions en favorisant l’infiltration de l’eau,
- Diminuant les phénomènes de ruissellement et d’érosion des sols en préservant et développant les éléments paysagers qui contribuent à diminuer le ruissellement,
- Restaurant les milieux aquatiques et humides,
- Intégrant une meilleure gestion des eaux pluviales en visant une infiltration à la parcelle.
Restaurer les fonctionnalités des cours d’eau, des milieux associés et préserver les milieux aquatiques et humides.
Les points clés du diagnostic
- La dégradation physique des milieux aquatiques (rectification, déplacement, recalibrage, curage) est particulièrement importante sur l’ensemble du territoire et impacte fortement la diversité des habitats des cours d’eau et leur capacité d’autoépuration qui permettrait d’éliminer une partie significative des pollutions diffuses.
- Ces travaux sont à l’origine de la perte d’un important linéaire de cours d’eau. L’Armançon aval à perdu 16 km de son linéaire. Certains petits cours d’eau ont été déplacés jusqu’à près de 90 % de leur linéaire !
- D’autre part, le fractionnement lié à la présence de nombreux ouvrages limite le déplacement des populations piscicoles, qui ont besoin de se déplacer pour trouver des zones de refuge plus fraîches lors des étiages. Ces obstacles à l’écoulement ont également un impact sur la dynamique fluviale en bloquant le transport solide (charge sédimentaire).
- Les conséquences de la dégradation de la dynamique fluviale sont multiples : dysfonctionnements de la relation avec la nappe d’accompagnement et de son abaissement, envasement des fonds, accentuations des étiages et des pointes de crues (associée à la suppression des champs d’expansion), dégradation de la qualité physico-chimique de l’eau …
- Les zones humides sont des systèmes écologiques très variés qui remplissent de nombreuses fonctions : atténuations des crues et régulation des débits d’étiages (rôle d'éponge), épuration des eaux, stockage du carbone, fort intérêt écologique (100 % des amphibiens et 50 % des oiseaux en dépendent).
Les milieux modifiés par l’homme sont plus sensibles face aux effets du changement climatique. Les solutions fondées sur la nature (renaturation de cours d’eau, de zones humides…) sont des actions qui permettent aux milieux d’être plus résilients face aux aléas climatiques.
Enjeux et stratégie de la CLE :
Restaurer les cours d’eau en leur redonnant leurs tracés d’origine, reconnecter les annexes humides et les zones d’expansion de crues.
Assurer une protection forte des zones humides à travers notamment les documents d'urbanisme.
Développer et protéger les trames vertes et bleues.
Rendre le territoire plus résilient face aux inondations
Les points clés du diagnostic
- Le risque inondation par débordement de cours d’eau est présent sur le territoire. Les débordements de l’Armançon et de ses affluents ont une fréquence biennale (1 chance sur 2 de déborder tous les ans). Ces débordements touchent principalement les zones agricoles (cultures et prairies) et les voies de communication, mais concernent également les habitations et les entreprises.
- Des inondations par ruissellement surviennent généralement à l’occasion d’événements pluvieux intenses, accompagnées par des phénomènes de coulées de boues qui amplifient les dommages et érodent les sols.
- Le territoire est équipé d’un Programme d’Action et de Prévention des Inondations qui met en place depuis 2007 des actions pour mieux prévenir du risque inondation. Plus d'info sur le PAPI ici.
Avec le changement climatique, il est prévu une augmentation de la fréquence des épisodes de plus intenses, entraînant des phénomènes d’inondation plus fréquents et plus importants. Les conséquences de ce type d’aléa seront plus importantes que le sol aura été asséché par l’augmentation des températures, réduisant ainsi sa perméabilité.
Enjeux et stratégie de la CLE :
- Limiter la vulnérabilité des biens et des personnes en intégrant systématiquement les données disponibles sur les axes de ruissellement lors des nouveaux projets d’aménagement.
- Travailler sur les solutions fondées sur la nature pour diminuer le ruissellement en mettant en place des aménagements d’hydraulique douce (noues, haies…)
- Protéger les zones d’expansion de crues qui permettent d’écrêter les crues et participe en même temps au fonctionnement des écosystèmes aquatiques et terrestres.
